ACTUALITÉS 2018
Samedi 24 novembre 2018 à 17h : CONFÉRENCE avec Laurent Wirth « Vercingétorix, Roland, Clovis et les autres…. En finir avec le roman national ? »
Tel était le titre du sujet développé par Mr Wirth ce samedi 24 novembre au Palais de la Raymondie à Martel.
Déjà bien connu par ses nombreuses interventions sur la guerre de 1914-18 ou la présentation de son livre « A larmes égales », ce professeur d’histoire, agrégé de l’université et membre de la commission des programmes scolaires, a su captiver son auditoire par la richesse et la pédagogie de ses développements, dans une salle comble d’au moins 90 personnes, au Palais de la Raymondie. Durant deux bonnes heures, entrecoupées des questions du public, Mr Wirth a développé la différence fondamentale entre roman national (selon l’expression de Pierre Nora) et l’Histoire. « L’histoire n’est pas un roman (terme qui implique la fiction), mais un récit qui relève d’une « procédure de vérité. »
Si l’historien ne peut prétendre à une objectivité absolue, s’il appartient à une époque, si celle-ci influe sur lui, il doit travailler avec « scientificité » et non dans le but de servir telle ou telle cause au gré des évènements politiques, économiques et sociaux.
Tel était le titre du sujet développé par Mr Wirth ce samedi 24 novembre au Palais de la Raymondie à Martel.
Déjà bien connu par ses nombreuses interventions sur la guerre de 1914-18 ou la présentation de son livre « A larmes égales », ce professeur d’histoire, agrégé de l’université et membre de la commission des programmes scolaires, a su captiver son auditoire par la richesse et la pédagogie de ses développements, dans une salle comble d’au moins 90 personnes, au Palais de la Raymondie. Durant deux bonnes heures, entrecoupées des questions du public, Mr Wirth a développé la différence fondamentale entre roman national (selon l’expression de Pierre Nora) et l’Histoire. « L’histoire n’est pas un roman (terme qui implique la fiction), mais un récit qui relève d’une « procédure de vérité. »
Si l’historien ne peut prétendre à une objectivité absolue, s’il appartient à une époque, si celle-ci influe sur lui, il doit travailler avec « scientificité » et non dans le but de servir telle ou telle cause au gré des évènements politiques, économiques et sociaux.
Laurent Wirth est agrégé d'histoire, historien français de référence, ancien inspecteur général de l'Education nationale et deux fois doyen du groupe histoire-géographie de l'Inspection générale de l'Education nationale. Il y a une différence entre Histoire et Mémoire. Reprenant alors l’ancien livre d’histoire d’école primaire, le Petit Lavisse qui, entre 1884 et 1954, a décrit une histoire de France conventionnelle par souci de reconstruire une France grande et forte, exaltant la patrie, après l’humiliation de la défaite de 1870, Mr Wirth nous décline un certain nombre d’exemples illustrant cette histoire conventionnelle. Le siège de Paris par les Prussiens est comparé à celui d’Alésia et la représentation du personnage de Vercingétorix, montre que l’on peut être à la fois « glorieux et vaincu ». C’est le moment où les Gaulois deviennent « Nos ancêtres les Gaulois ». Autres exemples : Philippe Auguste devient le vainqueur des Allemands (déjà), Saint Louis (et non pas Louis IX) part en croisade punir ces méchants musulmans, Bayard est « sans peur et sans reproche », Sully est représenté sage et bon avec sa barbe blanche alors qu’il était plus jeune qu’Henri IV. Il nous montre une Catherine de Médicis bien plus méchante que son fils (qui pourtant autorisa le massacre de la saint Barthélémy), parce qu’elle était étrangère, un Louis XVI, victime de la révolution, bon mais faible et peu intelligent ! Par contre, même en 1954, pas un mot sur Vichy, Pétain et la collaboration. La France n’a connu que la Résistance ! Progressivement, dans les années suivantes, compte tenu des évolutions du monde et des sociétés, on assiste à la remise en cause du roman national. La France n’a pas été que résistante, le régime de Vichy a participé à la déportation des Juifs, l’armée française a pratiqué la torture en Algérie, la colonisation n’a pas eu tant d’aspects bénéfiques qu’on nous l’a fait croire…. Et sa soi-disante œuvre humanitaire ne vient-elle pas de se terminer dans un bain de sang pour l’Indochine et l’Algérie ? Autant de mythes qui tombent. C’est l’époque où l’historienne Suzanne Citron publie « Le mythe national » en 1987. Mais, dans le même temps, sous l’impulsion des flux migratoires et la peur de la perte de « l’identité nationale », les nostalgiques du roman national reviennent en force. Ils dénoncent « la manie de la repentance ». Ce retour qui tend à oublier l’histoire scientifique, au profit d’une fiction plus plaisante et plus conforme à la vision nostalgique de la France, prend aujourd’hui des allures inquiétantes. Ne pas dire la vérité sur son histoire ou l’enseigner sous la commande des politiques (lois mémorielles) n’est pas digne d’un Etat démocratique et ne peut faire que le lit des Etats totalitaires et des guerres intestines. Quelle histoire de France alors aujourd’hui ? « Une histoire pas seulement nationale, articulée avec celle de l’Europe et du monde, une histoire qui regarde son passé en face : pas seulement sa grandeur, mais aussi ses pages sombres, une histoire qui prenne en compte les avancées de la recherche, qui ne soit pas l’otage des politiques, qui forme des citoyens conscients et responsables, et qui réponde aux attentes de la société, sans tomber dans la concurrence des mémoires, mais en jouant son rôle d’apaisement ». Car « l’histoire peut permettre de réconcilier les mémoires blessées et aveugles au malheur des autres » dit bien Paul Ricoeur. Après cette passionnante conférence, de haut niveau, dont les idées étaient exprimées de façon convaincante, le pot de l’amitié a permis de prolonger le débat. |
Un témoignage du public :
Mes études en histoire au lycée en Angleterre n'ont duré que 3 ans avant de me spécialiser en sciences et en mathématiques. La mémorisation de la liste des rois d'Angleterre ne m'intéressait pas du tout! Maintenant, sans formation en histoire française, à part ma propre lecture des 20 dernières années environ, je trouve l’histoire locale, en particulier, fascinante. Laurent Wirth m'a introduit des livres d'histoire que je connaissait pas. Son explication de la nécessité dans le passé d'associer tous les personnages et événements historiques du pays à l'extrême valeur, à la résistance et à l'amour de la patrie, c'est-à-dire le nationalisme avant tout, était intéressante. Son message clair m'a impressioné, à savoir que le danger nous attend si nous ne sommes pas ouverts et honnêtes à propos du passé. L'histoire enseignée aux enfants doit être vraie, elle doit couvrir honnêtement les événements controversés, et l'histoire doit être placée clairement dans son contexte et enseignée de manière à réconcilier des individus et des groupes d'origines, de croyances et d'opinions différentes. Le nationalisme n'est pas bon. Nous devons rassembler les gens plutôt que de les diviser. J'ai reconnu les inquiétudes de M. Wirth concernant la montée du nationalisme et la difficulté de réfuter efficacement des mensonges et des opinions données comme la vérité, souvent diffusés à plusieurs reprises par le biais des médias et sur internet, en particulier des réseaux sociaux. Une sorte de ferveur nationaliste a certainement été encouragée dans la population britannique au cours des deux dernières années (et avant) menant au Brexit, rappelant le bon vieux temps, le temps de guerre et de l’empire et encourageant la xenophobie. La question des opinions déguisées en faits a réellement pris corps au Royaume-Uni avant et après le référendum sur le Brexit. Dimanche le 25 novembre, le jour où les chefs d'État de l'UE ont approuvé l'accord de retrait de la Royaume Uni, je ne peux que regarder cette espèce de tromperie avec tristesse. |
Le programme des Amis du Musée de la Raymondie reprendra le 30/03/2019 avec François Moser sur l’évolution de la poterie.
E. Foltz
E. Foltz
22 septembre 2018 : Des contes de l'ours - un atelier pour des jeunes enfants
Françoise Legendre, aquarelliste, et Elisabeth Foltz, présidente de l'association, ont participé, en tant que Amis du Musée de la Raymondie, à l'animation enfants dans le cadre du premier festival "Désirs de livre". Françoise Legendre avait fabriqueé des formes d'ours et Elisabeth Foltz a écrit les textes. L'atelier a reçu des enfants de 4, 5 et 8 ans. L'idée étant de faire passer des informations scientifiques un peu difficiles à de très jeunes enfants. Françoise Legendre avait fabriqueé des formes d'ours et Elisabeth Foltz a écrit les textes. Voici quelques photos de la réalisation du Conte de l'ours avec de jeunes enfants... |
Lundi 17 septembre 2018 : Sortie á la Grotte des Carbonnières Visite par Michel et Cathy Espéret Une opportunité de venir partager ce moment de détente de la fin de l'été, cette visite s'est inscrit dans la suite de la conférence sur l'ours des cavernes, donnée le 22 juin dernier à Martel par Michel Philippe, Jean-Louis Thocaven et Michel Lorblanchet. Le gouffre de la Fage étant fermé exceptionnellement, on a vite fait un détour vers Lacave pour visiter la grotte des Carbonnières. Après la visite on s'est régalé par un pique-nique (repas tiré du sac, enjolivé pour le partage). |
22 juin 2018 : Conférence sur l'ours des cavernes
Jean-Louis THOCAVEN, Président du Spéléo-Club de Souillac, a présenté la découverte d'un sanctuaire de l'ours des cavernes à Souillac en 2008.
Michel PHILIPPE, Paléontologue du Muséum d'Histoire Naturelle de Lyon, spécialiste de l'ours des cavernes en France, qui étudie nos causses de Martel et de Gramat, nous a parlé de l'ours des cavernes, sa présence en Quercy, son existence, sa disparition.
Michel LORBLANCHET, Préhistorien, Directeur de Recherche au CNRS et grand spécialiste de l'art pariétal, a commenté la représentation de l'ours des cavernes dans les grottes du Quercy.
Jean-Louis THOCAVEN, Président du Spéléo-Club de Souillac, a présenté la découverte d'un sanctuaire de l'ours des cavernes à Souillac en 2008.
Michel PHILIPPE, Paléontologue du Muséum d'Histoire Naturelle de Lyon, spécialiste de l'ours des cavernes en France, qui étudie nos causses de Martel et de Gramat, nous a parlé de l'ours des cavernes, sa présence en Quercy, son existence, sa disparition.
Michel LORBLANCHET, Préhistorien, Directeur de Recherche au CNRS et grand spécialiste de l'art pariétal, a commenté la représentation de l'ours des cavernes dans les grottes du Quercy.
9 juin 2018 - Conférence : De la Boutique au Tribunal à Martel
Avec Marguerite Guély, historienne, spécialiste de la Sénéchaussée de Martel. L'implantation de nombreux marchands et du commerce de sel, bovins... au Moyen Age a fait la fortune de Martel. A la fin du Moyen Age, les marchands font place aux hommes de loi. Elle nous a expliqué les conséquences pour la ville. |
3 juin 2018 : Visite au site du Piage, Fajoles
La visite des membres de l'Association des amis du musée de la Raymondie a eu lieu à l'occasion de la fête de la préhistoire organisé par l'Association des amis du Piage et la Comité des fêtes de Fajoles. Nous avons vu des étudiants-fouilleurs en train de travailler. |
1 juin - Conférence : "Les ressources en eau du causse de Martel et du Puy d'Issolud"
Avec Jean-Paul Fabre, hydrogéologue, auteur d'une thèse sur la résurgence du Blagour à Souillac. Il est aussi spéléologue avec son épouse et a travaillé longtemps au club de spéléologie de Souillac.
C'est lui qui a remis en état le dédale des eaux des sources de Loulié. Il est titulaire d’un doctorat de troisième cycle de l’université Paul Sabatier à Toulouse. Il exerce maintenant la spéléologie en indépendant, directement rattaché à la Fédération française de spéléologie. Il est aussi Hydrogéologue coordonnateur départemental.
Outre l’étude des sources majeures du causse de Martel et de leurs bassins versants ainsi que du Puy d’Issolud, il nous a donné une idée générale du fonctionnement des aquifères karstiques de ce territoire. Pour terminer il nous a proposé une réflexion sur leur fonctionnement à l’époque gauloise. Et il a répondu aux questions qui nous taraudent tous sur le devenir de ces belles sources et de cette ressource abondante qu’est celle de l’eau dans le contexte de notre développement économique moderne.
L’association des Amis d’Uxellodunum et des Amis du Musée de la Raymondie étaient heureuses de s’associer pour présenter ce thème des ressources en eau du Causse de Martel et du Puy d’Issolud.
Comme vous le savez l’étude du sol et du sous-sol de notre territoire font partie de nos recherches réciproques. Il fallait donc bien qu’un jour nous en parlions. Au Musée de la Raymondie, nous avons jusque-là traiter des sols de surface du territoire, à travers les objets de tout le territoire exposés au Musée, mais nous pensions arriver un jour à une étude du sous-sol. Car on ne peut séparer les deux. De la même façon les Amis d’Uxellodunum avec leur problématique de la bataille d’Uxellodunum ne pouvaient rester insensible au cheminement des sources de Loulié.
Avec Jean-Paul Fabre, hydrogéologue, auteur d'une thèse sur la résurgence du Blagour à Souillac. Il est aussi spéléologue avec son épouse et a travaillé longtemps au club de spéléologie de Souillac.
C'est lui qui a remis en état le dédale des eaux des sources de Loulié. Il est titulaire d’un doctorat de troisième cycle de l’université Paul Sabatier à Toulouse. Il exerce maintenant la spéléologie en indépendant, directement rattaché à la Fédération française de spéléologie. Il est aussi Hydrogéologue coordonnateur départemental.
Outre l’étude des sources majeures du causse de Martel et de leurs bassins versants ainsi que du Puy d’Issolud, il nous a donné une idée générale du fonctionnement des aquifères karstiques de ce territoire. Pour terminer il nous a proposé une réflexion sur leur fonctionnement à l’époque gauloise. Et il a répondu aux questions qui nous taraudent tous sur le devenir de ces belles sources et de cette ressource abondante qu’est celle de l’eau dans le contexte de notre développement économique moderne.
L’association des Amis d’Uxellodunum et des Amis du Musée de la Raymondie étaient heureuses de s’associer pour présenter ce thème des ressources en eau du Causse de Martel et du Puy d’Issolud.
Comme vous le savez l’étude du sol et du sous-sol de notre territoire font partie de nos recherches réciproques. Il fallait donc bien qu’un jour nous en parlions. Au Musée de la Raymondie, nous avons jusque-là traiter des sols de surface du territoire, à travers les objets de tout le territoire exposés au Musée, mais nous pensions arriver un jour à une étude du sous-sol. Car on ne peut séparer les deux. De la même façon les Amis d’Uxellodunum avec leur problématique de la bataille d’Uxellodunum ne pouvaient rester insensible au cheminement des sources de Loulié.
5 mai 2018 - Conférence : "Le bestiaire médiéval"
Avec Émilie Nadal, chercheuse, qui nous a présenté son sujet de thèse, soutenue en 2013, qui portait sur le Pontifical de Narbonne, manuscrit richement enluminé, commandé en 1350 pour l'archevêque Pierre de la Jugie. Émilie Nadal est ingénieur d'études à l'IRHT-CNRS et travaille sur le repérage et l'analyse des manuscrits de la bibliothèque médiévale des dominicains de Toulouse. Elle s'intéresse aux manuscrits possédés par des commanditaires de la France méridionale, aux questions de personnalisation des livres enluminés et à l’étude des échanges entre les artistes. Parmi ses publications citons ses recherches sur les manuscrits des prélats du Midi de la France au xive siècle (Cahiers de Fanjeaux, 2017, n°51) et la publication de sa thèse à paraître en 2017 aux éditions Brepols. Elle nous a expliqué que les animaux, réels et fantastiques, sont partout au Moyen Âge, particulièrement dans les manuscrits enluminés. Les légendes qui les concernent, les qualités qu'on leur accorde, la façon dont on les représente, permettent de comprendre l'importance qu'ils occupaient dans la pensée médiévale, et révèlent encore pour certains d'entre eux notre propre rapport aux bêtes. |
Atelier de poterie au musée
Jeudi 26 avril à 15h « L'artisanat de la terre à l'époque gallo-romaine » De 7 à 77 ans Des enfants, parents et autre visiteurs ont travaillé sous la direction de François Moser, de l'association OTZIAL, pour créer de la poterie en utilisant les matériaux et les méthodes des gallo-romains. Le but de l'association OTZIAL est de promouvoir la compréhension des techniques utilisées depuis la préhistoire ainsi que leur chronologie et de divulger les connaissances des méthodes expérimentales de fabrication d'objets anciens aux enfants et aux adultes |
Visite des élèves du Collège Léo-Ferré de Gourdon à Loulié avec Jean-Pierre Girault
5 avril 2018
5 avril 2018
Conférence de Pierre-Yves Demars
"La circulation des chasseurs-cuilleur dans le bassin aquitain au Paléolithique"
Samedi 10 mars 2018
Le palais de la Raymondie s’est encore rempli de monde. 71 personnes venues de basse-Corrèze, de Dordogne et du Lot, ont écouté la présentation, très documentée, du préhistorien Pierre Yves Demars, sur les déplacements des chasseurs-cueilleurs au paléolithique supérieur.
De façon très pédagogique Mr Demars a amené méthodiquement son public à comprendre le sens des déplacements des hommes de Cro-Magnon entre plateaux et vallées de la région aquitaine à cette époque froide. Devant chasser avec des outils principalement de pierre, le silex, (l’usage des métaux étant encore inconnu) ces préhistoriques comparables à nous avaient conçu des stratégies de chasse habiles et efficaces.
A partir des silex retrouvés sur les lieux de fouilles, Pierre Yves Demars a montré la correspondance totale entre la circulation des préhistoriques et celle des outils de silex.
Les préhistoriques se déplaçaient en fonction des saisons et des migrations animales. L’exemple du renne est révélateur. A la belle saison, cet animal remontait en troupeau vers l’est sur les plateaux des causses qui leur servaient d’estives. A la mauvaise saison, ils redescendaient au contraire vers la vallée de la Dordogne et de son affluent la Vézère.
C’est là que les populations se regroupaient pour passer l’hiver, pour ensuite se disperser à la belle saison. C’est à ce carrefour de rivières que les animaux se faisaient le plus piéger.
Alors que la calotte glaciaire couvrait le nord de la France, les conditions étaient très favorables dans le bassin aquitain : steppes herbeuses humides attirant les herbivores, étés doux, nombreux gîtes de silex pour leur industrie lithique (roche coupante comme le verre dont on peut maîtriser la taille), cours d’eau poissonneux, nombreux abris sous roches orientés sud, sud-est, et gibier abondant de rennes, chevaux, bisons, mammouths.
Les trocs, les échanges de silex, de techniques diverses, se faisaient donc au cours de ces déplacements d’ouest en est.
La région des Eyzies était alors le centre du rayonnement des échanges en Aquitaine.
"La circulation des chasseurs-cuilleur dans le bassin aquitain au Paléolithique"
Samedi 10 mars 2018
Le palais de la Raymondie s’est encore rempli de monde. 71 personnes venues de basse-Corrèze, de Dordogne et du Lot, ont écouté la présentation, très documentée, du préhistorien Pierre Yves Demars, sur les déplacements des chasseurs-cueilleurs au paléolithique supérieur.
De façon très pédagogique Mr Demars a amené méthodiquement son public à comprendre le sens des déplacements des hommes de Cro-Magnon entre plateaux et vallées de la région aquitaine à cette époque froide. Devant chasser avec des outils principalement de pierre, le silex, (l’usage des métaux étant encore inconnu) ces préhistoriques comparables à nous avaient conçu des stratégies de chasse habiles et efficaces.
A partir des silex retrouvés sur les lieux de fouilles, Pierre Yves Demars a montré la correspondance totale entre la circulation des préhistoriques et celle des outils de silex.
Les préhistoriques se déplaçaient en fonction des saisons et des migrations animales. L’exemple du renne est révélateur. A la belle saison, cet animal remontait en troupeau vers l’est sur les plateaux des causses qui leur servaient d’estives. A la mauvaise saison, ils redescendaient au contraire vers la vallée de la Dordogne et de son affluent la Vézère.
C’est là que les populations se regroupaient pour passer l’hiver, pour ensuite se disperser à la belle saison. C’est à ce carrefour de rivières que les animaux se faisaient le plus piéger.
Alors que la calotte glaciaire couvrait le nord de la France, les conditions étaient très favorables dans le bassin aquitain : steppes herbeuses humides attirant les herbivores, étés doux, nombreux gîtes de silex pour leur industrie lithique (roche coupante comme le verre dont on peut maîtriser la taille), cours d’eau poissonneux, nombreux abris sous roches orientés sud, sud-est, et gibier abondant de rennes, chevaux, bisons, mammouths.
Les trocs, les échanges de silex, de techniques diverses, se faisaient donc au cours de ces déplacements d’ouest en est.
La région des Eyzies était alors le centre du rayonnement des échanges en Aquitaine.
Au cours de leur parcours certains groupes pouvaient s’aventurer vers le Massif central pour trouver une bonne matière première lithique. C’est le cas de la région d’Aurillac qu’on retrouve plus à l’ouest mais c’était pour s’approvisionner en matière première pas pour y séjourner à la belle saison.
Ainsi nos ancêtres vivaient dans un monde mobile, vivant, où les échanges étaient organisés d’ouest en est. Des recherches ont montré qu’il y avait aussi du troc pratiqué à grande distance entre Bergerac et les Pyrénées, mais il paraît moins fréquent. Les trocs, les échanges de silex, de techniques diverses, se faisaient donc au cours de ces déplacements d’ouest en est. La région des Eyzies était alors le centre du rayonnement des échanges en Aquitaine. Michel Lorblanchet a rappelé que si l’on pouvait identifier l’origine des pigments utilisés sur les parois rupestres, on pourrait trouver un nouveau marqueur sur les déplacements de population. Mais l’interdiction de faire des prélèvements ruine ce projet. La conférence s’est terminée par un sympathique pôt de l’amitié. L’association a remercié tous les participants et rappelle qu’on peut consulter son site web pour se tenir au courant. Elisabeth Foltz, présidente des Amis du Musée de la Raymondie |
Mars 2018
Visite des membres de l'association à Tintignac "Tintignac est probablement l'un des sanctuaires majeurs de la tribu lémovice [...] progressivement monumentalisé à l'époque gallo-romaine." Christophe Maniquet/INRAP La Civitas Lemovicum, le territoire du tribu gallo-romain des Lémovices, calqué à quelques détails près sur les limites administratives de l'ancienne région Limousin, était traversée par des axes routiers importants : le plus ancien, au rôle commercial et d'origine préromaine desservait le site de Tintignac. Tintignac-Naves est situé le long d’une route proto-historique reliant la Bretagne à la Méditerranée et par laquelle transitait l’étain venu d’Armorique, métal indispensable, avec le cuivre, à la réalisation d’objets et d’armes en bronze. Le site de Tintignac-Naves est mentionné pour la première fois en tant que site archéologique en 1633. Abel Hugo le cite en 1835 dans La France pittoresque, tout comme Jean-Baptiste Tripon en 1837 dans Historique monumental de l'ancienne province du Limousin, ou Prosper Mérimée en 1838 dans Notes d'un voyage en Auvergne. A la suite de la visite de Mérimée, le site archéologique est classé au titre des M.H en 1840. Des premières fouilles sont engagées entre 1842 et 1847 et ont révelé une partie du théâtre, le cour de fanum. Quarante ans plus tard en 1884 une campagne de fouilles débute à nouveau avec pour but de dégager les murs afin d'établir un plan détaillé du site. Il restera ensuite en sommeil pendant 117 ans. En 2002, la commune de Naves, en vue de valoriser son patrimoine archéologique, décide de programmer une campagne de fouilles archéologiques en partenariat avec la DRAC. Les recherches fructueuses ont continué jusqu'à aujourd'hui, avec un arrêt provisoire entre 2006 et 2008 suite à l'exceptionnelle découverte du dépôt d’armes. Depuis, certaines armes ont été restaurées (épées, casque-oiseau, les carnyx à tête de serpent et de sanglier) et ont fait l’objet d’expositions et de conférences à Paris et en Europe. La découverte du temple gaulois situé sous le fanum et des objets qui s'y trouvaient a permis de mieux connaître le rite votif des Gaulois et leur art de la guerre. Les luxueux bâtiments romains implantés par la suite sont, eux, un élément pour comprendre le processus d'assimilation du peuple gaulois au sein de l'Empire. Au moment de rédiger ces lignes le site n'est pas ouvert au public. Voir : tintignac.wixsite.com/tintignac-naves |